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Livre 1 |
HUIS CLOS
Résumé
Garcin, révolutionnaire lâche et mari cruel : douze balles dans la peau ; Inès, femme démoniaque qui rendra folle de douleur sa jeune amante : asphyxie par le gaz ; Estelle, coquette sans cœur qui noie son enfant adultérin : pneumonie fulgurante. Morts, tous les trois. Mais le plus dur reste à faire. Ils ne se connaissent pas, et pourtant, ils se retrouvent dans un hideux salon dont on ne part jamais. Ils ont l'éternité pour faire connaissance : quelques heures leur suffiront pour comprendre qu'ils sont leurs bourreaux respectifs. "L'enfer, c'est les autres." Tous les thèmes sartriens sont là, orchestrés avec brio : la valeur de l'engagement, le poids des actes, les limites de la responsabilité. Avec Huis clos, le grand prêtre de l'existentialisme signait l'une des ses pièces les plus fortes : la scène se prêtait bien à ces réquisitoires concis et percutants, que l'on retrouvera dans Les Mouches et surtout Les Mains sales.
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SARTRE JEAN-PAUL |
1991 |
THEATRE |
05 2003 |
562 |
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Livre 1 |
LES MOTS
Résumé
Le lecteur a compris que je déteste mon enfance et tout ce qui en survit. » Loin de l'autobiographie conventionnelle qui avec nostalgie ferait l'éloge des belles années perdues, il s'agit ici pour Sartre d'enterrer son enfance au son d'un requiem acerbe et grinçant. Au-delà de ce regard aigu et distant qu'il porte sur ses souvenirs et qui constitue la trame de l'ouvrage et non pas son propos, l'auteur s'en prend à l'écrivain qui germe en lui. Pêle-mêle, il rabroue et piétine les illusions d'une vocation littéraire, le mythe de l'écrivain, la sacralisation de la littérature dans un procès dont il est à la fois juge et partie. Ainsi, « l'écrivain engagé » dénonce ce risible sacerdoce, cette religion absurde héritée d'un autre siècle. Du crépuscule à l'aube, un travailleur en chambre avait lutté pour écrire une page immortelle qui nous valait ce sursis d'un jour. Je prendrais la relève : moi aussi, je retiendrais l'espèce au bord du gouffre par mon offrande mystique, par mon œuvre. On ne peut s'empêcher de sourire devant tant d'ironie, et l'on sent l'auteur s'y amuse aussi lorsque, avec cette langue parfaite et cette brillante érudition, il joue les pasticheurs. - Lenaïc Gravis et Jocelyn Blériot
Quatrième de couverture folio 1997 - J' ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres. Dans le bureau de mon grand-père, il y en avait partout ; défense était de les faire épousseter sauf une fois l'an, avant la rentrée d'octobre. Je ne savais pas encore lire que, déjà, je les révérais, ces pierres levées : droites ou penchées, serrées comme des briques sur les rayons de la bibliothèque ou noblement espacées en allées de menhirs, je sentais que la prospérité de notre famille en dépendait...
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SARTRE JEAN-PAUL |
1988 |
DOCUMENTAIRE |
05 2003 |
425 |
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Livre 1 |
LA NAUSÉE
Résumé
Donc j'étais tout à l'heure au Jardin public. La racine du marronnier s'enfonçait dans la terre, juste au-dessous de mon banc. Je ne me rappelais plus que c'était une racine. Les mots s'étaient évanouis et, avec eux, la signification des choses, leurs modes d'emploi, les faibles repères que les hommes ont tracés à leur surface. J'étais assis, un peu voûté, la tête basse, seul en face de cette masse noire et noueuse entièrement brute et qui me faisait peur. Et puis j'ai eu cette illumination. Ca m'a coupé le souffle. Jamais, avant ces derniers jours, je n'avais pressenti ce que voulait dire " exister ".
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SARTRE JEAN-PAUL |
1972 |
ROMAN ADULTE |
07 2015 |
1 |
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Livre 1 |
LES MAINS SALES
Résumé
" Comme tu tiens à ta pureté, mon petit gars ! Comme tu as peur de te salir les mains. Eh bien, reste pur ! A quoi cela servira-t-il et pourquoi viens-tu parmi nous ? La pureté, c'est une idée de fakir et de moine. Vous autres, les intellectuels, les anarchistes bourgeois, vous en tirez prétexte pour ne rien faire. Ne rien faire, rester immobile, serrer les coudes contre le corps, porter des gants. Moi j'ai les mains sales. Jusqu'aux coudes. Je la ai plongées dans la merde et dans le sang. " Créée en 1948 au théâtre Antoine par François Périer et André Luguet, Les mains sales, pièce sur l'engagement politique, est une des œuvres théâtrales les plus retentissantes de l'auteur de Huis clos, des Mouches, de La putain respectueuse, des Séquestrés d'Altona, du Diable et le bon Dieu.
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SARTRE JEAN-PAUL |
1971 |
THEATRE |
07 2015 |
0 |
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Livre 1 |
LA P. RESPECTUEUSE (PIÈCE EN UN ACTE ET 2 TABLEAUX)
Résumé
Qu'est-ce que tu m'as fait ? Tu colle à moi comme mes dents à mes gencives. Je te vois partout, je vois ton ventre, ton sale ventre de chienne, je sens ta chaleur, dans mes mains, j'ai ton odeur dans les narines. J'ai couru jusqu'ici, je ne savais pas si c'était pour te tuer ou pour te prendre de force. Maintenant, je sais. (Il la lâche brusquement.) Je ne peux pourtant pas me damner pour une putain.
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SARTRE JEAN-PAUL |
1976 |
THEATRE |
07 2015 |
1 |
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Livre 1 |
LE MUR
Résumé
"- Comment s'appellent-ils, ces trois-là ?- Steinbock, Ibbieta et Mirbal, dit le gardien. Le commandant mit ses lorgnons et regarda sa liste : - Steinbock... Steinbock... Voilà. Vous êtes condamné à mort. Vous serez fusillé demain matin. Il regarda encore : - Les deux autres aussi, dit-il.- C'est pas possible, dit Juan. Pas moi. Le commandant le regarda d'un air étonné..."
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SARTRE JEAN-PAUL |
1994 |
NOUVELLES |
07 2015 |
1 |
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Livre 1 |
CHEMINS DE LA LIBERTÉ (LES) - T 1 (AGE DE RAISON (L'))
Résumé
Ivich regardait à ses pieds d'un air fermé. - Il doit m'arriver quelque chose. - Je sais, dit Mathieu, votre ligne de vie est brisée. Mais vous m'avez dit que vous n'y croyiez pas vraiment. - Non, je n'y crois pas vraiment... Et puis il y a aussi que je ne peux pas imaginer mon avenir. Il est barré. Elle se tut et Mathieu la regarda en silence. Sans avenir... Tout à coup, il eut un mauvais goût dans la bouche et il sut qu'il tenait à Ivich de toutes ses forces. C'était vrai qu'elle n'avait pas d'avenir : Ivich à trente ans, Ivich à quarante ans, ça n'avait pas de sens. Il pensa : " Elle n'est pas viable. "
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SARTRE JEAN-PAUL |
1963 |
ROMAN ADULTE |
07 2015 |
0 |
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Livre 1 |
CHEMINS DE LA LIBERTÉ (LES) - T 2 (SURSIS (LE))
Résumé
L'avion s'était posé. Daladier sortit péniblement de la carlingue et mit le pied sur l'échelle ; il était blême. Il y eut une clameur énorme et les gens se mirent à courir, crevant le cordon de police, emportant les barrières.... Ils criaient " Vive la France ! Vive l'Angleterre ! Vive la Paix ! ", ils portaient des drapeaux et des bouquets. Daladier s'était arrêté sur le premier échelon : il les regardait avec stupeur. Il se tourna vers Léger et dit entre ses dents : - Les cons !
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SARTRE JEAN-PAUL |
1972 |
ROMAN ADULTE |
07 2015 |
1 |
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Livre 1 |
LES SÉQUESTRÉS D'ALTONA
Résumé
- La guerre, on ne la fait pas : c'est elle qui nous fait. Tant qu'on se battait, je rigolais bien : j'étais un civil en uniforme. Une nuit, je suis devenu soldat pour toujours. Un pauvre gueux de vaincu un incapable. Je revenais de Russie, je traversais l'Allemagne en me cachant...
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SARTRE JEAN-PAUL |
1967 |
ROMAN ADULTE |
07 2015 |
0 |