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Livre
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Flaubert
De Flaubert, on connait la phrase provocante: " Madame Bovary, c'est moi."
Mais qui est exactement celui qu'on ne cesse, depuis Proust, de proclamer le père du roman moderne, sinon un amalgame de toutes les contradictions? Un fils de notable qui fut poursuivi pour " obscénités littéraires ". Un provincial frileux qui parcourut, carnet en mein, la France, l'Egypte, la Palestine, la Turquie, la Tunisie. Un amant volontier impudique et souvent désinvolte qui resta toute sa vie obsédé par la silhouette d'une femme rencontrée à quinze ans sur une plage normande et qui, jusqu'à la trentaine, n'osa avouer à sa mère qu'il avait une maitresse. Un atrabilaire qui fut le plus chaleureux des amis. Un contempteur de la famille qui se ruina pour sauver sa& nièce de la faillite.
La biographie que lui consacre Henri Troyat le suit pas à pas, des frondraisons de Croisset au " faubourgs de Carthage ", des quiètes rues rouennaises aux rassemblements fièvreux du Paris révolutionnaire de 1848 et aux salons étincelants de Napoléon III.
Fidèle à la vie de Flaubert comme à son dessein littéraire, Henri Troyat en restitue tous les timbres: exalté et sarcastique, cocasse et tendrte. Au-delà de la minutie des faits,un grand dialogue.
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Troyat Henri
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1988 |
Biographies |
28-05-1999 |
26 |
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Livre
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Pierre le grand
Colosse primitif, gorge de sève, obéissant à des instincts élémentaires, Pierre le Grand (1672-1725), que Catherine la Grande considérait comme son précurseur et maître, s'est abattu sur son pays comme une tornade.
Avec une énergie et une férocité incroyables, il a secoué ses compatriotes, bousculant toutes les traditions, coupant les barbes et les têtes, imposant des vêtements et des idées à l'européenne, apprenant lui-même tous les métiers, maniant le compas et la hache, arrachant les dents et construisant des bateaux, guerroyant sans répit contre la Turquie, contre la Suède, sacrifiant des centaines de milliers d'hommes pour bâtir Saint-Pétersbourg sur un marécage, mettant au pas l'Eglise, inventant des cérémonies blasphématoires, des farces énormes qui le faisaient rire aux éclats, jetant sa première épouse, pieuse et docile, dans un couvent et la remplaçant par une simple servante, maudissant son fils qui avait osé critiquer sa politique et le livrant au supplice sans le moindre remords.
Il y a en Pierre le Grand un mélange de génie et de folie, de bouffonneries et d'orgueil, qui fait de lui un personnage fascinant, dressé de toute sa taille sur le fond grouillant, barbare et mystérieux de la vieille Russie.
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Troyat Henri
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1979 |
Biographies |
10-05-2023 |
2 |
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Livre
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Tchekhov
Après les biographies qui'l a consacrées à quelques grands écrivains russes - Dostoïevski, Pouchkine, Lermontov, Tolstoï, Gogol -, Henri Troyat a entrepris de nous conter l'histoire fascinante de l'un des plus mystérieux d'entre eux, Anton Tchékhov, célèbre par ses nombreuses nouvelles et par cinq pièces de théâtre : Ivanov, La Mouette, Oncle Vania, Les Trois Soeurs et La Cerisaie. Histoire assez courte par la durée puisque Tchekhov vécut quarante-quatre ans (1860-1904), mais longue par les méandres intérieurs du personnage.
Ce que nous propose ici Henri Troyat, c'est d'abord un voyage vertigineux dans le proche passé de la Russi. En même temps, avec son don de communion humaine, il nous fait pénétrer pas à pas dans les arcanes d'un être surprenant, à l'oeil vif et à la tête glacée, rieur mais triste, aimable mais distant, égoïste mais ouvert au malheur des autres, entouré de femmes mais craignant de s'engager avec l'une d'elles jusqu'au jour de son étrange et tardif mariage, partageant son temps entre la médecine, où il donne libre cours à sa soif de dévouement, et la littérature, où il s'impose comme un artiste indépendant, hostile à toute prise de position politique, philosophique, religieuse, soucieux avant tout de montrer la vie sans essayer de rien prouver.
La lente et passionnante découverte que l'on fait de ce sceptique courtois, de cet enchanteur désanchanté, éclaire toute l'oeuvre de Tchekhov : une musique sourde, intime, poignante où s'exprime la douce absurdité de l'existence quotidienne.
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Troyat Henri
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1984 |
Biographies |
30-03-1985 |
7 |
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Livre
1
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Tourgueniev
Géant slave aux traits énergiques mais au caractère ondoyant, superficiel en apparence et pourtant capable d'émotions profondes, hostile aux passions idéologiques et cependant follement généreux, dévoué à sa patrie et en même temps ouvert à toutes les séductions de l'Europe, tel nous apparaît l'énigmatique Ivan Tourgueniev (1818-1883). Cet écrivain majeur, dont les récits nus et amers offrent une peinture sans concession de la réalité russe, vit la plupart du temps à l'étranger, ce qui lui vaut la méfiance des milieux intellectuels de Saint-Pétersbourg et de Moscou. Adorateur de la célèbre cantatrice Pauline Viardot, il la suit, pendant près de 40 ans, de pays en pays, ne respirant à l'aise que dans son ombre et se contentant auprès d'elle d'un amour incomplet.
Autour de ce couple étrange, Henri Troyat évoque, avec maîtrise, tout un univers cosmopolite et bigarré : la Russie figée sous l'autorité rigide de Nicolas 1er, le Berlin sage et studieux de 1838, Baden-Baden au temps de la guerre de 1870, Saint-Pétersbourg déchirée entre slavophiles et occidentalistes, les milieux littéraires parisiens de la deuxième moitié du siècleà D'année en année, à travers ses pérégrinations et ses élans du coeur, Tourgueniev s'affirme comme un homme double, un citoyen de nulle part, ni tout à fait révolutionnaire ni tout à fait conservateur, ni tout à fait russe ni tout à fait européen, ni tout à fait amant ni tout à fait ami. Et pourtant, d'un bout à l'autre de son existence, deux préoccupations essentielles inspirent sa conduite : la compassion envers le peuple opprimé et la vénération éperdue de la femme.
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Troyat Henri
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1985 |
Documentaires |
29-07-2015 |
9 |
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Livre
1
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Viou
" Sylvie eut l'impression qu'elle allait, d'un coup de jarret, s'élever à quelques mètres au-dessus du sol. De toute la classe, c'était elle qui courait le plus vite. Cependant, nul dans la famille ne semblait prendre garde à ce talent exceptionnel. Inexplicablement, les grandes personnes, quand elles s'occupaient des enfants, n'accordaient d'importance qu'à leurs études. " Dans l'immédiat après-guerre, Viou est confiée à ses grands-parents paternels. Sa mère est partie pour Paris où elle tente de reconstruire sa vie, une séparation plus difficile encore à supporter pour Viou que la mort de son père.
Un roman d'apprentissage qui dit, avec justesse et émotion, les inquiétudes, les espérances et les peines d'une enfant qui découvre le monde des adultes.
A huit ans, Viou - de son vrai nom Sylvie - fait déjà l'apprentissage de la vie. Elle voudrait tout aimer, tout partager, mais le monde des adultes est si étrange, si effrayant, parfois.
Dans cette silencieuse maison du Puy, elle grandit entre des grands-parents qui l'aiment mais répondent mal à ses peines, à ses questions angoissées. C'est que l'ombre de deux absents enveloppe la petite fille. Son père est mort dans les combats de la Libération, deux ans auparavant. Et le choc fut tel pour Viou qu'il ne lui reste que quelques images brouillées, brisées.
Sa mère très chérie vit à Paris. Mais comment lui dire, avec ses mots d'enfant, à quel point elle lui manque ?
Source : Pocket
Quatrième de couverture
Nous sommes en 1946. Enfant secrète et passionnée, la petite Sylvie, surmonnée Viou, lutte pour retrouver le souvenir de son père, mort deux plus tôt, lors des combats de la Libération. Mais le choc a laissé un blanc dans sa tête. Sa mère, ayant du prendre un travail à Paris, l'a confié provisoirement à ses grands-parents paternels qui habitent Le Puy. Entre sa grand-mère, femme pieuse et autère que rien ne distrait de la mèmoire de son fils disparu, et son grand-père malicieux, mais lointain, la fillette, âgée de huit ans, s'efforce d'affirmer à la fois son caractère et son goût dévorant de la vie.
Avec un art d'une discrétion incomparable, Henri Troyat évoque, par petite touches, les pensées et les sentiments de cette enfant singulière qui transforme en lumière tout le gris de l'existence. La sensibilité, l'ironie, la tendresse de l'auteur sont telles dans la peinture de ce monde puéril que le lecteur, peu à peu, rajeunit, devient lui-même Viou et se retrouve plongé, comme par magie, dans les exaltations et les angoisses de l'âge tendre. - 4e de couv. Flammarion 1980 -
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Troyat Henri
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1980 |
Romans Adultes |
11-10-2018 |
10 |
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Livre
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Zola
Barbiche grisonnante et regard myope derrière ses besicles : tel apparaît débonnaire et quelque peu compassé, le Zola des manuels de littérature. Pourtant, ce bourgeois frileux se révèle très tôt comme un boute-feu redoutable. Dès qu'une injustice pointe à l'horizon, il clame son indignation à la face du monde. Ainsi se fait-il l'avocat des causes les plus difficiles, défendant la peinture de Manet aveuglément décriée, stigmatisant les moeurs corrompues du Second Empire, bravant avec un courage inouï, l'opinion, le gouvernement, l'amée lors de l'affaire Dreyfus. La critique et le publie bien pensants ne lui pardonnent pas ses prises de position abruptes, ses professions de foi " naturalistes " et le style plébéïen de ses livres. Qu'il le veuille ou non, chacun de ses romans est un scandale. Mais, si l'auteur des Rougon-Macquart est un révolté perpétuel, il est aussi un pantouflard studieux, qui rejoint sa table de travail à heure fixe, aime les bons repas et se glorifie de gagner des sous avec sa plume. Tout en peignant, de volume en volume, une fresque hallucinante de la France d'hier, il partage consciencieusement ses loisirs entre son épouse, pesante et mûre, et sa jeune et jolie maîtresse, déjeunant chez l'une, goûtant, avec l'autre, les joies de la bicyclette et de la paternité clandestine. Ce sont ces contradictions qui ont séduit Henri Troyat. Attentif à la vie privée de Zola comme à son parcours littéraire, il conjugue merveilleusement l'homme multiple qu'il fut avec l'oeuvre monumentale qu'il laisse. Au-delà du récit biographique, un dialogue d'écrivain à écrivain.
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Troyat Henri
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1992 |
Biographies |
10-03-1993 |
17 |